Éphèse
Le site antique d'Ephèse
Éphèse est l'une des plus anciennes et des plus importantes cités grecques d'Asie Mineure, la première de Ionie. Bien que ses vestiges soient situés près de 7 km à l'intérieur des terres, Éphèse était dans l'Antiquité et encore à l'époque byzantine l'un des ports les plus actifs de la mer Égée, près de l'embouchure du grand fleuve anatolien Caystre.
Culture et histoire
L’Artemision, le grand sanctuaire dédié à la déesse tutélaire de la cité, compté parmi les Sept merveilles du monde, et auquel Éphèse devait une grande part de sa renommée, était ainsi à l'origine situé sur le rivage. C'est l'œuvre combinée des sédiments charriés par le Caystre, de changements climatiques et peut-être d'accidents sismiques, qui explique le déplacement progressif de la côte vers l'Ouest, et l'ensablement des ports successifs de la ville, jusqu'à leur abandon pur et simple. La tradition grecque attribue la fondation d'Éphèse à Androclos, l'un des fils du roi Codros. Comme celle des autres établissements ioniens, la colonisation d'Éphèse remonte au Xe siècle . Le site est alors occupé par les Lélèges et les Cariens et les colons se heurtent au culte de la déesse mère Cybèle, culte alors dominant dans la majeure partie de l’Anatolie. Pour se concilier les populations autochtones, les Grecs optent pour une politique de syncrétisme en fusionnant le culte d’Artémis et de Cybèle. La reconnaissance du christianisme sous Constantin ne met pas immédiatement fin aux cultes païens qui continuent d'être tolérés pendant longtemps encore. L'Artémision, grossièrement restauré après sa destruction par les Goths , continue probablement d'accueillir les fidèles d'Artémis jusqu'aux lois de Théodose Ier imposant le christianisme comme religion officielle. L’importance de la communauté chrétienne d’Éphèse est confirmée par la tenue de deux importants conciles dans la ville, métropole d’Asie, en 431, et en 449. La sainte Vierge y sera nommée Théotokos, « Celle qui a enfanté Dieu ».
La Maison de la Vierge Marie est un lieu religieux chrétien près d'Éphèse, où selon la tradition, la Vierge Marie a été emmenée par Jean l'Évangéliste après la crucifixion du Christ, fuyant la persécution à Jérusalem, et y demeurant jusqu'à sa bienheureuse Assomption, ou dormition selon les orthodoxes. Anne Catherine Emmerich aurait eu une vision de Marie dans sa maison sans jamais avoir visité le lieu, dont la description fut publiée par Clemens Brentano. En 1891 les P.P. Joulin et Jung, lazaristes du collège français d'Izmir, pensèrent avoir retrouvé la maison après avoir lu les visions d'Anne Catherine Emmerich. En 1896, l'Église catholique a officiellement décrété que la maison était un monument pour les chrétiens. Visitée par plusieurs milliers de pèlerins tous les ans, Paul VI est venu confirmer son authenticité le 26 juillet 1967. Une commémoration a lieu chaque année le 15 août, fête de l'Assomption. Jean-Paul II s'est déplacé vers ce lieu le 29 novembre 1979. Benoît XVI a aussi visité la maison de la Vierge le 29 novembre 2006. L'édifice en question est en réalité une petite église byzantine, datant probablement d'après le plan et la technique de construction, du XIIIe siècle. Elle a été construite au-dessus des vestiges d'un bâtiment plus ancien.
La tradition chrétienne attribue à Jean une sépulture sur la colline voisine de l'Artémision. Elle est l'objet d'un culte très tôt : un petit martyrium est construit au-dessus sous Constantin. Il devient rapidement insuffisant aux besoins du culte apostolique, et une grande église vient le remplacer. De plan basilical, elle se distingue par un plan cruciforme probablement hérité du modèle constantinopolitain de l'Apostoleion : les quatre bras de la croix partent du centre matérialisé par la tombe de l'apôtre et sont chacun divisés en trois nefs. L'église Saint-Jean originelle est en grande partie rasée pour laisser place à une nouvelle et grandiose église, sous l'empereur Justinien. La tombe de l'apôtre occupe toujours le centre de l'édifice, dans une crypte accessible par un escalier.